7 Avril 2023
En mai 2006, j’ai rencontré à Toronto un ami psychiatre de Sousse, la ville où j’habitais avant mon départ pour le Canada. Je lui ai demandé : comment l’être humain s’adapte-t-il au changement de lieu ? Comment se fait-il que je ne me sens dépaysé ni à Brême (Allemagne), ni à Perugia (Italie), ni à Montréal , ni à La Haye, aux Pays-Bas.
Il m’a expliqué que le cerveau humain est toujours à la recherche de son équilibre (homéostasie). Pour fonctionner normalement, nous avons besoin de repères, de constantes. D’ailleurs, ces repères sont les fondements de la santé mentale. C’est comme un fil invisible qui lie le passé d’une personne avec son présent et son futur.
Ces repères changent d’une personne à une autre. Par exemple, il me suffit de jogger dans les rues d’une ville pour devenir familier avec elle. Donc, le jogging me lie à moi-même et à la ville où j’habite. À part le jogging, j’ai d’autres repères quotidiens : deux tasses de café fort le matin, un peu de musique arabe ou occidentale, un livre et/ou une revue à dévorer, quelques bières le soir, une activité sportive pour calmer mes nerfs, une lecture "légère" avant le sommeil etc.