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Journal d'un nomade

Restless, shifting, fugacious as time itself is a certain vast bulk of the population of the red brick district of the lower West Side. Homeless, they have a hundred homes. They flit from furnished room to furnished room, transients forever - transients in abode, transients in heart and mind. They sing "Home, Sweet Home" in ragtime; they carry their lares et penates in a bandbox; their vine is entwined about a picture hat; a rubber plant is their fig tree. (O. Henry)

Un club pas comme les autres

Un club vient de se constituer à Montréal: le CADF, Club des Anciens Dépendants de Facebook. Comme chez les AA, Alcoholic Anonymous, l’anonymat est garanti à tous les membres. Les confessions se font toujours en groupe. L’espace du club est déclaré "computer free". Aucun ordinateur ou portable n’est toléré à l’intérieur du club. Parfois, pour sortir de la routine, les membres du CADF se réunissent autour d’un pichet de bière dans une brasserie artisanale où aucun écran télé ne dérange les amateurs de cervoise.

Fred, c’est ainsi que tout le monde l’appelle, est l’animateur du groupe. Les cernes sous les yeux en disent long sur les seize heures quotidiennes qu’il passait devant son ordinateur. " Même pendant les journées ensoleillées où tout le monde était dans les parcs et les terrasses des brasseries et des café, je restais cloué à mon ordinateur. Facebook est la drogue la plus dure que j’aie jamais consommée", confesse Fred devant ses ami(e)s du club, tous anciens "facebookoholiques". Il avoue que pendant cette triste période de sa vie, il n’était plus capable de lire un article du début jusqu’à la fin. Il ne pouvait plus lire ni livres ni revues, car sa son addiction à Internet lui a fait perdre cette qualité précieuse qu’est la concentration. Même pendant son sommeil, un sommeil très agité, il ne rêvait plus que de Facebook.

Le club n’est pas seulement un lieu où chaque membre vide son cœur en présence des autres membres mais aussi un espace où l’on discute de livres, de films, de pièces de théâtre et de poésie. Lorsqu’il fait beau, le club organise des randonnées ou des sorties en vélo en fin de semaine. Des parties d’échecs en plein air sont aussi organisées près du marché Atwater.

" Le club m’a appris au moins chose: il y a une vie après Facebook", me dit Sacha, une informaticienne originaire de Russie, établie à Montréal depuis des années. Je lui demande si les membres du club font-ils du prosélytisme. Elle me répond, l’air fâché: " Mais nous ne sommes pas une secte ! Chacun peut, s’il en a le courage et la volonté, suivre sa propre cure de "désintoxication", sans avoir le moindre besoin d’appartenir à notre club."

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